Alors le canyon Colca, c’est le deuxième canyon le plus profond au monde avec 3 400 m de profondeur, mais c’est aussi l’endroit rêvé pour faire de la rando. Nous avons donc décidé d’y partir trois jours une nuit.
Après un petit déjeuner ensoleillé puis quelques formalités, nous voilà partis pour Cabanaconde par le bus de 11h45. Allez hop c’est parti pour 6 heures de bus et toujours avec notre amie de voyage Malika.
Le problème de ces bus de jour, c’est qu’ils n’ont pas de toilettes, il faut donc anticiper et ne pas trop boire car on ne sait jamais si ils vont s’arrêter ou pas…. Pas de problème pour cette fois-ci, le bus faisant un arrêt à Chivay afin de faire descendre et monter des locaux qui font la queue comme du bétail pour monter.
Nous en profitons donc pour faire une pause pipi, prendre deux trois trucs à manger et aussi acheter ce fameux ticket d’entrée pour le Colca à 70 sol par personne.
La route était bonne et belle jusqu’à présent mais à partir de Chivay la route devient un chemin avec de nombreux virages…
A 18h nous arrivons à Cabanaconde et nous nous mettons alors directement à la recherche de notre hôtel repéré auparavant sur le guide et sur le net. Il s’agit du Valle del Fuego à 15 soles par personne. Nous n’avons pas de réservation mais heureusement il y a de place, nous prenons donc une chambre triple mais sans petit déjeuner. En même temps étant donné que nous partons au petit matin, nous nous arrêterons donc pour grignoter en chemin.
Après avoir posés nos sacs dans la chambre, nous sommes allés voir le propriétaire afin lui demander des infos sur le trek du lendemain, il nous indique donc dans quel sens nous pouvons le faire mais aussi où nous pouvons dormir.
Nous prenons nombre d’informations et finalement nous partirons pour 7-8 heures de marche en passant par deux ou trois petits villages et puis nous passerons une nuit à Sangalle qui est un petit oasis au fond de la vallée. Beau programme en perspective !!
Voyant d’autres touristes manger derrière nous nous décidons de manger à l’auberge Vallé del Fuego le menu à 15 soles (soupe + pâtes + thé).
Le lendemain matin départ à 6h30, pour cette longue journée de marche. Le problème c’est qu’avec les nombreuses informations récoltées la veille, nous avons sûrement du faire un pot pourri de tout ça car nous sommes juste partis du mauvais côté !! Et ouiiiiiiiiii !! Mais le pire c’est que nous sommes trois à avoir entendu les explications et nous nous sommes tous les trois plantés en beauté ! Résultat : on a perdu une heure et demie avant même d’avoir commencé la rando. Pppppfffffff…
Nous voilà donc en route pour, traverser le village dans l’autre sens…
Nous finissons tout de même par finalement trouver le bon chemin avec un garde pour contrôler notre bolleto et c’est ici que tout commence !
Les premières galères font leur arrivée par une descente de deux-trois heures sur un chemin étroit, raide, en bord de falaise et caillouteux… Où l’on croise des mules qui descendent.
Arrivées en bas, première pause déjeuner. Il est encore tôt mais il est temps pour nous de prendre des forces et de laisser souffler nos petits petons qui commencent déjà à accuser le coup avant d’affronter la montée qui s’offre à nous.
Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, il faut maintenant remonter pendant plus d’une heure et là, LA, je vous jure que la dernière phase de la montée fut vraiment très difficile ! Nous nous mettons donc en mode « mouton », c’est-à-dire que nous posons le cerveau et que nous marchons les uns derrière les autres sans réfléchir…
Après une petite pause coca-cola pour reprendre des forces, nous reprenons notre marche mais nous nous perdons à moitié. Heureusement d’autres français rencontrés ont un plan plus précis du canyon ce qui nous permet de nous remettre sur le droit chemin.
Pour finir, nous marchons des heures sous le soleil jusqu’à ce que nous apercevions en contrebas l’oasis et ses piscines qui nous tendent leurs bras… La fatigue est bien là, les raideurs ont déjà fait leur apparition mais l’appel de l’oasis est plus fort que tout et du coup nous accélérons dans la dernière descente pour profiter du soleil et par là-même de la piscine. Mission accomplie, 30 mn plus tard nous sommes en bas.
Nous prenons le premier hôtel avec piscine que nous avions repéré depuis là-haut, pour 15 soles la nuit par personne plus 10 soles le repas du soir (soupe, pâtes et thé).
Allez hop, assez parlés direction la piscine pour se rafraîchir et reposer nos jambes en profitant des derniers rayons du soleil !
Après une petite douche bien chaude direction l’hôtel juste à côté pour aller boire l’apéro amplement mérité : une grande bière pour 10 soles et un pisco sour pour 10 soles aussi. Pas donné mais ça nous fait le plus grand des biens et avec la fatigue cumulée, nous sommes presque en train de perdre Malika qui est en train de passer du côté obscur de la force… ;o))
Bon il est l’heure de manger, le repas se passe alors dehors, sur une table commune avec d’autres touristes et le tout à la frontale. Rustique mais bien sympathique tout comme la chambre avec ses quatre lits simples, son manque d’électricité et de fenêtre…
Le lendemain départ 6h 30 pour la montée infernale de 1200 m de dénivelé positif…
Les meilleurs mettent deux heures pour remonter, nous nous mettrons quatre heures pour arriver à nos fins. Quatre heures de galère, sous un soleil de plomb… Pour nous cela restera la « montée de l’enfer » !! Une montée dont on se souviendra encore bien longtemps tellement l’on a souffert physiquement mais aussi mentalement !!
Car il n’y a pas à dire lorsque le corps et l’esprit ne suivent plus et bien rien ne va plus…!
Pour info, il est tout à fait possible de faire la remontée à dos de mule mais attention, une dizaine de jours avant que nous ne faisions le trek, une brésilienne de 23 ans est morte en tombant de la mule qui la transportait, la mule aurait trébuché et hop une chute mortelle directe dans le ravin… C’est juste pour dire l’état du chemin, et ne parlons pas du niveau de sécurité qui est égal à zéro comme partout au Pérou…
Bref, nous arrivons donc vers 11h30 à Cabanaconde, complètement fracassés, les pieds et les jambes complètement explosés par les heures de marche.
Il nous faut maintenant patienter jusqu’à 14h30 notre bus retour, et pour cela nous irons prendre une douche pour 3 soles un hôtel que nous ont indiqués d’autres français et nous en profiterons pour manger un bout et discuter avec des Toulousains très sympas qui nous donnerons de bonnes infos pour la suite de notre voyage.
Le soir, arrivés à l’hôtel à Arequipa, nous ne trouvons même pas la force de manger, nous allons directement au lit avec nos corps complètement meurtris…!!
Un bien bel endroit, qui vaut vraiment le détour mais qui est relativement dur physiquement d’autant plus que l’état des chemins laisse vraiment à désirer. Nous sommes contents de l’avoir fait, nous savions que ça n’était pas forcément facile mais nous ne pensions pas que ça serait aussi éprouvant physiquement !
Nous n’avions jamais eu de telles courbatures et nous ne sommes pas les seuls…